À la découverte de Marine Gandon, sexothérapeute

Marine Gandon Sexothérapeute

Bonjour, bonsoir ! Aujourd’hui j’ai le plaisir de vous présenter notre partenaire sexothérapeute, Marine Gandon. Comme nous l’avions fait précédemment pour notre Love Coach Olivia Nicholls, nous nous sommes entretenus avec Marine dans le but de répondre à toutes les questions (ou presque) que vous pourriez vous poser sur son quotidien de sexothérapeute.

Alors en quoi consiste ce métier ? Quels sont les problématiques et les défis les plus courants que Marine rencontre ?

Quel est l’intérêt de consulter un.e sexothérapeute ? A qui cela bénéficie-t-il ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble…

Et en musique, bien sûr !

Je n’aurai guère de mot de la fin à vous donner, je laisse l’honneur à notre interlocutrice experte ! Bonne lecture !

1. Introduction personnelle et professionnelle

  • Marine, peux-tu nous parler un peu plus de toi et de ce qui t’a menée à devenir sexothérapeute ?

J’ai toujours, aussi loin que je m’en souvienne, été intriguée par le phénomène des relations. Par les sentiments qu’on pouvait ressentir pour quelqu’un d’autre et par la construction d’une relation. En a découlé un fort intérêt pour l’amour que j’ai toujours vu comme pluriel, avec des dizaines de définitions et expressions différentes. 

Au début de mes études de communication, pour me faire un peu d’argent de poche, j’ai été vendeuse de sextoys à domicile et là s’est révélée à moi la passion pour les sujets de la sexualité, du plaisir et du bien-être intime. 

J’ai obtenu un Master en communication de marque (branding) d’une grande école de com. parisienne et j’ai poursuivi avec un Master universitaire en vulgarisation et journalisme scientifique (j’ai un bac scientifique et les sciences m’ont toujours, elles aussi, suivie de près). 

Je suis devenue directrice de la marque de sextoys de Clara Morgane et ai œuvré pendant 3 ans à la déployer, tout en développant l’aspect “conseil sexo” qui me semblait primordial. C’est finalement assez logiquement que je me suis dis que je voulais approfondir l’aspect sexualité humaine et sexologie. 

Je me suis inscrite à une formation universitaire et ai obtenu mon diplôme “Conseiller en Santé Sexuelle” qui m’a permis de me lancer en tant que sexothérapeute. 

Je reçois en consultation aujourd’hui des hommes, des femmes, des couples, à la Maison de l’Endométriose à Boulogne Billancourt (je suis moi-même atteinte de cette maladie et spécialisée), au Pemlab à Paris, à Trocadéro également et en visioconférence.

2. Passion pour la sexualité

  • Qu’est-ce qui te passionne le plus dans les domaines de l’amour et de la sexualité ?

C’est l’idée du vivant, du ressenti. L’idée de vibrations, de découverte de soi, de l’autre, d’une union / d’un moment à deux, à plusieurs, de partage, de bien-être, de toucher, de sensualité, de poésie, de passion et de beauté. 

Pour moi le sujet principal, c’est l’amour. J’écrirai un jour sur les dizaines de définitions que je lui donne. Ce qui m’anime c’est le fait de faire avec amour, tout ce qui est important.

3. Ton rôle de vulgarisatrice scientifique

  • Comment ton expérience en tant que vulgarisatrice scientifique influence-t-elle ton approche de la sexothérapie ?

La vulgarisation est pour moi un élément clé de ma pratique. 

Vulgariser c’est adapter le discours pour qu’il soit à la portée de toutes et tous. Vulgariser c’est permettre de rendre accessible l’inaccessible et de redonner à chacun et chacune ce qui leur est dû. Et je trouve ça primordial. 

Surtout dans une société aussi normée que la nôtre, aussi performative et comparative

En sexologie et en thérapie, la vulgarisation me permet de redonner les clés aux personnes que j’accompagne. C’est également un excellent moyen dans l’éducation à la santé sexuelle, l’explication des IST, les fonctionnements neurologiques, l’anatomie, les médicaments, les pathologies, la biologie, etc. 

Mon approche thérapeutique est profondément dans la compassion, je souhaite être une alliée, pas une voix de sagesse qui serait hiérarchiquement supérieure, je souhaite être une décodeuse, une libératrice et cela passe par la compréhension, la compassion et ensuite l’information / l’explication. Je travaille également avec beaucoup d’outils et d’exercices que je donne à mes accompagné.es de sorte à ce qu’ils/elles s’approprient totalement mes propos et nos réflexions.

4. Approche holistique en sexothérapie

  • Tu parles d’une approche holistique en sexothérapie. Peux-tu expliquer ce que cela signifie dans ta pratique ?

L’approche holistique, ça signifie prendre l’individu dans sa globalité. Quand je reçois en consultation, je ne vais pas tout de suite parler de sexualité, par ailleurs bon nombre de séances n’abordent pas du tout le sujet. 

Pourquoi ? Parce que c’est important de tout prendre en compte, surtout sur un sujet comme la sexualité qui est influencée par tout un tas de choses. 

Comme l’état physique, la santé, le moral, l’état émotionnel mais aussi l’environnement professionnel, familial, religieux, amical, amoureux, fantasmatique etc.

5. Réappropriation du désir et du plaisir

  • Quelles sont les stratégies que tu utilises pour aider les individus et les couples à se réapproprier leur désir et leur plaisir ?

Cela dépend des individus, bien sûr. Mais il y a plusieurs outils à tester pour aider les individus et les couples à se réapproprier leur désir et leur plaisir. Il est tout de même important de souligner que l’un et l’autre ne sont pas pareils. 

Se réapproprier son désir passera par l’érotique, la fantasmatique, que l’on peut cultiver en lisant par exemple (je conseille fortement la littérature érotique)

Par le fait de conscientiser tout simplement ce qui fait le désir, ce qui le provoque. J’invite parfois les individus à lister ce qui fait naître le désir chez eux/elles. 

Une odeur, un souvenir, un geste, un regard, un son, une texture, des choses très spécifiques. L’idée ici est de se reconnecter à ces choses, simplement en y repensant et en conscientisant “Oh tiens, mais oui il y a ça!”. 

Quant au plaisir (même si je suis persuadée que le plaisir ne va pas sans désir et vice versa) il s’agira d’être bien plus charnel qu’intellectuel / psychologique. 

Pour se réapproprier son plaisir, il ne faut brûler aucune étape. Il faut reprendre les bases, oui, même si ça donne l’impression de reprendre à zéro (spoiler alert, la sexualité est un éternel recommencement !). 

Reprendre les bases ça veut dire se contempler, se regarder avec un miroir, se souvenir de l’histoire de son corps, puis le toucher. Sans ambition sexuelle mais simplement sensuel : qu’est-ce que je sens ? Quel grain de peau, quelle texture, quelle chaleur, quel état ? Et prendre plaisir à toucher son corps, à l’explorer, comme on prend plaisir à se mettre de la crème sur le visage.

Ce plaisir là, c’est la base. Et rien ne sert de courir vite vers le plaisir intense, passionné et orgasmique si les bases sont oubliées. 

Je passe souvent par le massage car c’est un geste qui s’entend comme “neutre”, sans ambition, sans pression si ce n’est que de se relaxer et de se faire du bien. Parfois, on attend trop de la sexualité, beaucoup plus que ce qu’on attend d’un massage. Il est donc le pont idéal pour revenir au sens du toucher et aux sensations. 

J’invite très souvent à considérablement ralentir afin de se reconnecter. 

Le Saint Graal est ensuite de reconnecter le corps à l’esprit (fantasmer et avoir des frissons, ou bien faire l’amour et avoir de nouveaux fantasmes par exemple.)

6. Impact de ton parcours personnel

  • En quoi ton parcours personnel et professionnel dans l’univers des sextoys enrichit-il ta pratique en sexothérapie ?

Je suis vraiment contente quand je regarde mon parcours professionnel. Il est chouette et il raconte beaucoup de choses sur moi, c’est agréable car il n’y a aucun mensonge et de ce fait, j’avance dans ma vie professionnelle en étant à 100% moi. C’est extrêmement agréable. Je dirai même que mon parcours m’a révélée davantage que je n’ai su le faire moi-même (en me conscientisant). 

Mon expérience de la communication m’apporte énormément à la fois dans ma pratique de thérapeute, de discours, d’information, d’éducation et aussi de valorisation de mes accompagné.es et de mon métier. 

La vulgarisation scientifique me pousse à toujours vérifier, être sûre de ce que je raconte. A enquêter, à croiser les informations et aussi à adapter mon discours selon le public à qui je m’adresse. Et ça c’est crucial dans l’éducation à la santé sexuelle et affective et aussi en cabinet lorsque les individus me confient leur intimité et leurs valeurs familiales et religieuses par exemple. Je dois m’adapter et je le ferai toujours avec bienveillance, compassion et professionnalisme.

Mon expérience en tant que directrice d’une marque de sextoys (en plus de celle de vendeuse à domicile étant étudiante) a beaucoup joué sur ma perception de ce qu’est la sexualité et de ce qu’on peut faire croire de ce que c’est. 

Là aussi, il me tenait à cœur de non seulement dé-tabouiser le plaisir et l’envie d’accéder à des plaisirs nouveaux, mais surtout de répéter que la sexualité n’avait pas de normalité, pas de codes, pas de règles (si ce n’est le consentement et le plaisir bien évidemment). 

Que chacun.e est libre d’oser, d’essayer, de s’initier, d’aimer ou ne pas aimer. Bien entendu, les sextoys sont également très intéressants en thérapie, sur l’exploration du corps et de ses sensations et parfois, pour certaines personnes, il est plus facile d’utiliser un objet que ses mains. Ils sont intéressants également dans l’exploration de nouveaux horizons et souvent dans la revitalisation du plaisir.

7. Défis de la sexualité et de l’amour

  • Quels sont les défis les plus courants que tu rencontres en matière de sexualité et de relations amoureuses dans ta pratique ?

Les défis les plus courants sont le déséquilibre de désir au sein du couple (l’un.e plus envie que l’autre), la méconnaissance de son corps et de la sexualité (gros soucis d’éducation à la santé sexuelle et affective), les troubles sexuels tels que le vaginisme et bien entendu les traumatismes post violences sexuelles et sexistes. Un autre défi est celui de l’équilibre entre foi et sexualité. 

8. Guérison et croissance

  • Comment abordes-tu le potentiel de guérison dans la sexothérapie ? Est-ce que tous les troubles liés à la sexualité se guérissent ? Par la sexothérapie en particulier ?

Je suis persuadée du potentiel de guérison de chacun.e. Et je suis aussi persuadée qu’il s’exprime de façon imprévisible, c’est une découverte, une avancée. 

Mon rôle est de révéler ce potentiel, de lui donner l’espace d’exister et de grandir. 

Les troubles sexuels guérissent, oui. La sexothérapie permet de les comprendre et de travailler dessus par le biais d’exercices et d’outils. 

Parfois, ce n’est pas le trouble que l’on guérit mais la croyance limitante qui plane autour. Parfois, il s’agit juste de redéfinir les choses.

9. Importance de l’empathie

  • Comment ton empathie influence-t-elle ta manière d’accompagner tes patient.e.s ?

Je suis, de base, quelqu’un de très empathique. Mais je suis surtout dans la compassion. C’était quelque chose qui me faisait peur au début de ma pratique, mais je l’ai totalement embrassé. Ça m’est déjà arrivé de pleurer en consultation, d’émotion positive ou négative. Bien entendu je ne serre pas dans mes bras la personne que j’accompagne car il n’y a pas ce lien-là, mais je suis en profonde compassion. 

Pour moi, ce n’est pas honteux de ressentir de vives émotions, je suis humaine et nos échanges, d’autant plus sur l’intimité, sont très humains. Le cadre que je pose dans mon cabinet me permet de garder une distance de thérapeute. En effet, je ne suis pas leur amie, ils n’ont pas besoin de mon amitié mais de mon expertise. 

J’accompagne toujours ma compassion de réflexions ou d’actions, cela me permet de garder un rythme proactif et professionnel et de aussi de sceller un genre de pacte entre eux et moi : celui d’écouter, de compatir et de se libérer, en avançant ou simplement en mettant les mots qu’il faut.

10. Conseils pour l’épanouissement sexuel

  • Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui cherche à s’épanouir sexuellement ?

Je lui dirai de partir à la découverte de qui elle/il est, de son corps, de ses sensations charnelles, sensuelles, d’identifier ce qui lui provoque du désir, de se délecter de ses désirs et de ne pas chercher à suivre de règles ou de consignes toutes faites sur la sexualité. Et je lui dirai de suivre mon compte Instagram @marine.sexo !

11. Rôle de la sexothérapie dans la société moderne

  • Selon toi, quel est le rôle de la sexothérapie dans la société moderne et pourquoi est-elle importante ?

Premièrement celle de l’éducation à la santé sexuelle et affective. Ça veut dire connaître l’anatomie, connaître le corps, comprendre ce que le corps vit et ressent, comprendre ce qu’est le consentement, le respect, les limites, ça veut dire aussi comprendre que la sexualité est un moment de vie, un moment intime, un moment de partage. Comprendre l’idée de relation, d’affection et même d’amour. Ca veut dire savoir se protéger des IST, des comportements inappropriés, des grossesses prématurées, des douleurs, des fausses croyances. 

Deuxièmement, la sexothérapie a un rôle de détabouiser, de rendre la sexualité à ce qu’il y a de plus naturel, de plus intime aussi. 

De faire comprendre : 

  •  qu’il n’existe pas une sexualité unique, codifiée, performante et normale, mais qu’il existe des sexualités. 
  • Que la sexualité se crée, s’apprend, se peaufine, s’invente et se réinvente. 
  • Qu’elle n’est jamais la même. Que la sexualité c’est un être, un autre être et une connexion entre eux, un moment de partage qui n’a pas à être soumis à quoique ce soit. 
  • Que la sexualité n’est pas sale, n’est pas honteuse, quelqu’elle soit. Tant qu’elle respecte pour moi les règles d’or : consentement et plaisir.

Troisièmement, dans la société moderne, la sexothérapie est un repère, c’est le phare dans l’océan de fausses informations, de compétitions, de terribles rumeurs et injonctions, sexistes, racistes, homophobes et j’en passe. 

Dans une société où beaucoup de choses se libèrent (et s’enferment) il sera important de pouvoir trouver des allié.es vers qui se tourner quand on est perdu.e, quand on ne sait plus ce qu’on doit croire, ce qu’on doit faire et ce qu’on doit être (Je suis un poil philosophique ici mais c’est parce que ce sont des sujets qui me portent). 

Quatrièmement, la sexothérapie joue un rôle d’accompagnement des troubles sexuels, qu’ils soient psychologiques ou physiques, pour œuvrer pour l’épanouissement intime de chacun.e.

12. Mythes et malentendus

  • Quels sont les mythes ou malentendus communs sur la sexothérapie que tu aimerais clarifier ?

Le premier qui me vient à l’esprit c’est la confusion entre libido, désir sexuel et désir amoureux. La libido dite sexuelle, c’est ni plus ni moins la période de rut animale, autrement dit la période où les hormones sexuelles sont en plus hautes quantités dans le corps. Chez les hommes les hormones sexuelles se reproduisent chaque jour, chez la femme elles se renouvèlent lors de l’ovulation, autrement dit 1 fois par mois, si tant est que la femme ait ses règles et ne soit pas sous pilule. Vous imaginez bien que la libido ne peut pas être le seul facteur d’envie de sexualité. Pas du tout. D’ailleurs, impossible de travailler dessus et de la “booster”. En revanche, on peut travailler sur le désir sexuel

A savoir que le désir sexuel n’est pas spontané, alors oui, je vous l’accorde, en début de relation on est tout feu, tout flamme et ça ne demande aucun effort mais c’est dû à la nouveauté, à la découverte, à la surprise et aussi et surtout à l’état de séduction qui existe. 

Au fil du temps, au fur et à mesure qu’une relation de couple se construit cet état se perd, remplacé par les rituels, l’affection, la complicité, les projets de vie, le quotidien et la routine (et c’est de 1-très normal et de 2-très chouette). Sauf que parfois on se retrouve avec le sentiment que le désir a disparu et que son absence nous pèse. A ce moment-là, à travers une sexothérapie par exemple, on travaille sur la réactivation de ce désir à travers des exercices. Puisqu’il ne faut pas oublier que le désir n’est pas spontané (donc l’attendre peut parfois être voué à l’échec) et qu’il se cultive. 

Et enfin le désir amoureux c’est cette attraction de l’ordre des sentiments amoureux. Pourquoi le mentionner ici ?  Parce que bien trop souvent on fait l’amalgame “ma moitié n’a plus de désir = elle ne m’aime plus” ou “Si tu m’aimes, pourquoi ne me désires-tu pas ?”. 

On peut tout à fait aimer sans désirer, tout comme l’inverse est vrai. Il ne faut pas faire de confusion ! 

13. Tendances actuelles et avenir

  • As-tu remarqué des tendances émergentes dans les préoccupations sexuelles ou relationnelles de tes patients ? Comment vois-tu l’évolution future de la sexothérapie ?

Je m’intéresse beaucoup aux applications de rencontre et ce qu’elles apportent avec elles (ou bien ce qu’on en fait) et tous les comportements qui ne sont pas ok comme le ghosting, le fading, le catfishing etc. 

Je suis très attachée à tout ce qui touche de près ou de loin à l’amour et notamment la rencontre amoureuse (oui, même pour un soir je parlerai d’amour) et ce qu’on en fait. Internet (mais aussi le minitel rose) font toujours partie des impacts singuliers entre deux humains et je reste très vigilante sur les tendances qui s’y rapportent.

14. Le mot de la fin

  • Quel message souhaiterais-tu transmettre aux lecteurs qui pourraient hésiter à rechercher une aide professionnelle pour leurs problèmes sexuels ou relationnels ?

Je sais que ça touche une part très intime de soi, que parfois c’est douloureux, parfois trop fragile ou honteux. Mais le bien-être intime est tout aussi important que le reste, si ce n’est plus. 

Une sexothérapie n’a pas à durer une éternité, loin de là, parfois il suffit d’une séance. Et des solutions financières sont possibles à mettre en place pour que cela soit optimal pour vous. 

Ces 2 barrières sautées il reste quoi ? Votre premier pas et le courage que vous prendrez. Sachez que chaque professionnel saura valoriser comme il se doit le courage que vous avez pris pour consulter. Parce qu’on est conscient.e qu’il en faut. Je vous encourage à redonner toute sa priorité à votre intimité, elle le mérite et vous aussi.

Pour toute autre question ou pour contacter Marine, écrivez-nous à hello@gode-is-love.com, nous vous guiderons au mieux. Pour suivre Marine, rendez-vous sur son Instagram ci-dessous ou sur son site internet marinesexo.fr.

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