Quelles sont les pratiques du BDSM ?

Pratiques BDSM

Hello à toutes et tous ! Aujourd’hui nous reprenons un de vos sujets favoris et molto caldo : le BDSM.  Cet acronyme désigne diverses pratiques sexuelles relevant des catégories suivantes : 

  • bondage et discipline (BD), 
  • domination et soumission (DS), 
  • sadisme et masochisme (SM). 

Le BDSM est considéré comme un kink, et la communauté de ses adeptes ne cesse de croître. Mais alors quelles sont ses pratiques ? A quoi doit-on cet engouement ?

C’est ce que nous allons découvrir avec le support musical de la queen du kink : Rihanna. Bonne lecture !

L’histoire du BDSM : pas si nouveau que ça

Le BDSM est loin d’être une nouveauté. On le retrouve sous diverses formes au cours de l’histoire.

  • L’art et les textes de la Grèce et de la Rome antiques montrent que la douleur physique est utilisée comme stimulus érotique, selon le livre An Illustrated History of the Rod, de William M. Cooper, publié pour la première fois en 1868. 
  • Le Kama Sutra, texte sanskrit vénéré sur la sexualité écrit en Inde il y a environ 2 000 ans, décrit six endroits appropriés pour frapper une personne avec passion et quatre façons de le faire. Il contient également des chapitres intitulés “Gratter”, “Mordre” et “Inverser les rôles”. 
  • Le marquis de Sade, un aristocrate français qui a vécu de 1740 à 1814, a écrit divers romans et nouvelles érotiques dans lesquels il était question d’être battu et de battre d’autres personnes. Le nom de l’auteur a donné naissance au terme “sadisme”. 
  • De même, le terme “masochisme” est dérivé du nom de l’écrivain et noble autrichien Leopold von Sacher-Masoch, dont le roman Venus in Furs (1870) décrit une relation dominant-soumis.
  • En 1953, une étude de l’Institut Kinsey a révélé que 55 % des femmes et 50 % des hommes étaient excités par des morsures. 

Donc au final, le kink fait partie de l’humanité depuis la nuit des temps (aucun rapport avec l’excellent roman de Barjavel, ceci dit).

 

Les rôles de dominant et de soumis expliqués

En bref, le dominant exerce un pouvoir sur le soumis.

Le dominant dans le BDSM est celui qui exécute le fouet, le bonding, le pegging ou tout autre acte.

Ce rôle peut également être appelé “top” (celui ou celle qui a le dessus sur l’autre) et dirige généralement les actions en cours.

Le soumis, en revanche, est le joueur qui joue le rôle du “bas” ou “bottom” et qui laisse tout le contrôle à son partenaire dominant.

D’une certaine manière, l’amant soumis fixe les limites de la session. Il renonce à contrôler ce qui se passe et dans quelle mesure, mais uniquement dans le cadre des paramètres qu’il a définis.

Dans une situation haut/bas, le bas peut également maintenir un certain niveau de contrôle en exigeant certaines actions de la part du haut.

Quel que soit le rôle que vous ayez en tête, il peut être intéressant pour les deux partenaires de faire l’expérience des deux.

L’échange permet aux deux personnes d’expérimenter les deux rôles et d’explorer les aspects de chaque rôle qui leur plaisent le plus (on appelle cela le switch – échange en anglais).

Dominant et Soumis BDSM

Les différentes communautés BDSM

Bondage

Le bondage est une pratique sexuelle qui consiste à utiliser des outils pour contraindre un partenaire pendant un rapport sexuel. Les moyens de contrainte les plus courants sont la corde, les lanières de cuir, le ruban de bondage, les liens, les menottes, les barres d’écartement, les baillons, les bandeaux et les chaînes. Ces moyens de contrainte visent à restreindre les sens ou la liberté de mouvement du sujet afin de placer le contrôle entre les mains de l’autre partenaire et d’intensifier la stimulation sexuelle mutuelle.

Discipline

Dans la communauté disciplinaire, le partenaire dominant fixe des règles auxquelles le partenaire soumis doit obéir. Ces règles peuvent être de nature sexuelle ou indirectement érotique. Si le soumis enfreint une règle, le dominant lui inflige une punition ou lui impose des règles supplémentaires. 

Domination et Soumission

La domination et la soumission se concentrent sur le flux de pouvoir entre les partenaires. En général, un partenaire domine l’autre physiquement, mentalement, émotionnellement ou sexuellement au cours d’une rencontre particulière (souvent appelée “scène” ou “session”), explorant les désirs, les pensées et les sentiments du partenaire soumis et guidant le couple vers un plaisir mutuel. Les adeptes du BDSM qui aiment passer du rôle de dominant à celui de soumis sont connus sous le nom de “switchs”. 

Sado-Masochisme

Le sado-masochisme est une communauté dans laquelle les individus tirent un plaisir sexuel et une poussée d’endorphines en infligeant ou en recevant de la douleur. Ceux qui prennent plaisir à infliger cette douleur sont appelés sadiques, tandis que ceux qui prennent plaisir à la ressentir sont appelés masochistes. La douleur infligée peut être physique ou émotionnelle. Elle peut être infligée par des objets tels que des fouets ou cravaches.

Les différentes pratiques BDSM

Il existe plusieurs types de jeux qui peuvent être pratiqués dans le cadre du BDSM. Ils comprennent :

Le jeu de l’âge : faire semblant d’avoir un âge différent du sien, qu’il soit plus jeune ou plus âgé.

Le jeu de la respiration : contrôler sa respiration pendant l’expérience sexuelle, par exemple en retenant sa respiration ou en s’étouffant.

L’edging : pratique qui consiste à s’approcher au plus près de l’orgasme, mais de l’empêcher ou le retarder en stoppant le jeu.

Jeu de genre : faire semblant d’être d’un autre sexe que le sien.

Jeu d’impact : frapper le corps avec un instrument quelconque, tel qu’une main, un fouet ou une canne.

Jeu de rôle : faire semblant d’avoir une identité différente au cours d’une expérience sexuelle.

Les adeptes du BDSM peuvent également participer à un “play party”. Il s’agit d’une réunion sociale au cours de laquelle les invités participent à des activités BDSM.

Petit Lexique BDSM

Postcure : offrir des soins mentaux et physiques à votre partenaire après le BDSM.

Drop : sentiment d’épuisement mental ou physique après le BDSM.

Donjon : l’endroit où se déroule le BDSM.

Fétichisme : le fait de tirer un plaisir sexuel d’une partie du corps, d’un objet ou d’une expérience spécifique.

Limite stricte : ce qu’un partenaire ne fera absolument pas pendant le BDSM.

Kink : toute pratique sexuelle non conventionnelle.

Munch : fête souvent publique où les personnes intéressées par le BDSM peuvent se rencontrer.

Protocole : les règles que les partenaires sexuels acceptent de suivre pendant le BDSM.

Scène ou Session : terme utilisé pour décrire la rencontre BDSM.

Limite douce/soft : un comportement ou une action que le partenaire hésite à faire mais qu’il peut essayer.

Échange/ Swift : changement de rôle entre le dominant et le soumis pendant la session BDSM.

Étiquette sociale et BDSM

Cela peut sembler contradictoire, mais il existe bel et bien un code de conduite pour pratiquer correctement le BDSM. Si vous envisagez d’essayer le BDSM lors d’un rassemblement social, appelé “play party” comme expliqué précédemment, qui peut être un rassemblement informel organisé par quelqu’un ou un événement organisé, vous devrez vous préparer à l’avance sur les mœurs sociales. Pouvez-vous toucher les jouets de quelqu’un d’autre ? Comment gérer le consentement ? Tout le monde peut-il jouer ? Apprendre les ficelles du métier avant d’y aller vous permettra de passer un bon moment.

Lexique BDSM

Les cadres du consentement BDSM

Hé oui, on va encore vous bassiner avec le consentement !

Certes, le BDSM se caractérise par sa nature brutale, mais il est primordial que chaque personne impliquée consente à tout ce qui se passe.

Inutile de préciser que toute pratique sexuelle qui n’implique pas un consentement pleinement éclairé par toutes les parties est une forme d’abus. Au fil des ans, la communauté BDSM a adopté plusieurs cadres pour le consentement, destinés à guider les adeptes et à faire comprendre aux personnes extérieures la véritable nature du BDSM.

  1. “Safe, Sane, and Consensual” (SSC), en français “Sûr, sain et consensuel” mais ce cadre a fait l’objet de débat, notamment pour l’usage  de “safe”, car l’attrait de certaines pratiques BDSM réside en grande partie dans le risque encouru. Il sera ensuite suivi du Risk Aware Consensual Kink (RACK). 
  2. les 4 C, Consentement, Communication, Bienveillance et Prudence (en anglais “Committed, Compassionate, Consensual, Care”), aussi appelé CCC fut finalement proposé en 2014. Il conserve les concepts de consentement et de communication de SSC et RACK tout en mettant l’accent sur la bienveillance et la prise de précautions conscientes des risques. 
  3. Le Contrat. A cause de la dynamique d’échange de pouvoir qui entraîne un déséquilibre de pouvoir pendant la session, il est difficile d’obtenir un consentement de la même manière que pour des relations sexuelles non-kink. Le consentement des adeptes du BDSM doit être obtenu par le biais d’une négociation préalable approfondie entre toutes les personnes impliquées, qui doit se dérouler en dehors de la dynamique de la scène afin que chacun soit également en mesure de communiquer et de défendre ses limites. Souvent cela implique le fameux “contrat BDSM” que vous aurez certainement vu dans la fameuse scène du film 50 nuances de Grey. D’ailleurs, nous avons écrit un article sur le sujet si cela vous intéresse d’en savoir plus sur les contrats BDSM ! Revenons-en rapidement à 50 Nuances de Grey. Une chose qui n’est pas mise en avant dans le film, c’est le consentement. Il peut et doit être présent tout au long de la scène et chaque participant doit pouvoir le révoquer à tout moment. Ce qui nous mène à notre dernier point.
  1. Le Safeword ou mot de sécurité, est un mot préétabli qui peut être prononcé à n’importe quel moment du jeu BDSM pour arrêter immédiatement ce qui se passe.

Les mots de sécurité peuvent être n’importe quoi et n’avoir aucun rapport avec le sexe ou l’érotisme, comme “licorne” ou “pêche”. Le mot n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est que les deux participants connaissent le mot et comprennent ce qu’il implique.

Le système des feux de signalisation est facile à utiliser pour tout le monde, et certains couples le préfèrent à un mot de sécurité unique. Il se présente comme suit :

Rouge – Stop. Le rouge est prononcé lorsque vous n’êtes pas à l’aise, que vous vous sentez dépassé ou que vous n’êtes pas consentant.e.

Jaune – Ralentis. Vous êtes proche de votre limite, vous voulez que votre partenaire réduise ou ralentisse les choses. Vous êtes peut-être à la limite de l’inconfort.

Vert – Vas-y. Tout va bien et vous voulez que votre partenaire continue. Vous êtes à l’aise.

Cadres du Consentement BDSM

Les avantages du BDSM

Les pratiques BDSM ajoutent du piquant et de l’originalité au lit, mais ce jeu sexuel peut aussi avoir des avantages avérés pour la santé.

La possibilité notamment d’explorer la confiance, de réaliser des fantasmes et de mieux comprendre les limites sexuelles.

En un sens, le BDSM est un espace régi par des règles où les personnes sont libres d’exprimer leurs désirs de vulnérabilité ou de contrôle, ce qui n’est pas toujours possible dans la vie de tous les jours, c’est pourquoi le BDSM est libérateur et qu’il ouvre de nouvelles voies d’intimité au sein d’une relation.

Une petite étude a montré que les personnes qui pratiquent le BDSM :

  • étaient moins anxieuses
  • étaient moins enclines à se soucier de ce que les autres pensent d’elles
  • se sentaient ouvertes à de nouvelles expériences de vie
  • se sont montrées plus franches
  • se sentaient plus conscientes de ce que les autres ressentaient
  • considèrent leurs relations comme plus sûres
  • ont un sentiment accru de bien-être personnel.

Le BDSM peut également avoir un effet médiateur sur les niveaux de stress.

Les personnes autorisées à jouer un rôle de dominant dans le cadre d’un jeu de domination et de soumission ont vu leur taux d’hormones de stress diminuer dans le sang.

Cette hypothèse a été confirmée par l’étude de la réaction du cerveau lorsqu’il s’agit de faire quelque chose de nouveau. Les scanners cérébraux de couples mariés révèlent que le fait de partager des activités nouvelles déclenche le système de récompense du cerveau et l’inonde de dopamine et d’autres substances chimiques qui procurent un sentiment de bien-être.

Certains affirment même que le BDSM modifie l’état de conscience, comme le yoga, ou qu’il s’apparente à une expérience spirituelle.

Les Avantages du BDSM

Que faut-il retenir ?

Le BDSM est peut-être l’une des formes les plus taboues de préliminaires ou de plaisir sexuel, mais une grande partie de la population générale pratique un certain niveau de BDSM derrière des portes closes.

Le consentement et la sécurité doivent être au cœur de tout plaisir sexuel impliquant la soumission et le sadisme, la domination et la discipline.

Tout le monde n’aime pas le BDSM, mais la plupart des gens en aiment certains aspects. La clé est de savoir où vous et votre partenaire vous situez sur le spectre.

Avec un ensemble de règles de base préétablies et quelques mots de sécurité, vous découvrirez certainement de nouveaux aspects de votre sexualité et de celle de votre partenaire. Ces découvertes pourraient avoir de sérieuses répercussions positives sur votre vie et votre relation.

Que vous souhaitiez jouer le rôle du dominant ou celui du soumis, la rencontre peut être extrêmement érotique et excitante.

Et sur ce, nous vous souhaitons, dans le respect mutuel et la consensualité, évidemment et comme toujours, bien du plaisir…

SOURCES

Gode is Love applique des directives strictes en matière de sources d’information et s’appuie sur des livres et sites web de professionnels du secteur, et des études évaluées par des pairs, des instituts de recherche universitaires et des associations médicales.

Voici les sources que nous avons utilisé pour la rédaction de cet article :

  • “Different Loving: The World of Sexual Dominance and Submission” – Livre par Gloria G. Brame, William D. Brame, et Jon Jacobs

  • “La soumission librement consentie” – Livre par Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois

  • “La Bible du Boudoir” – Livre par Betony Vernon

  • “Dresser un Ou une Esclave Consentante” par Eros Power

  • “BDSM Guide: Types of BDSM and Practice Tips” – Article sur le site de Masterclass, 2021

  • “« C’est la réalité ! » : de quelques cas de violence virtuelle et d’efficacité rituelle dans le BDSM communautaire” – Article sur le site Cairn.info, par Adrien Czuser