BDSM : Définition

Qu’est-ce que le sexe BDSM ?

Le terme BDSM est utilisé pour décrire les aspects de la sexualité qui impliquent la domination, la soumission et le contrôle. Cette pratique implique généralement que l’un des partenaires joue un rôle plus dominant pendant les rapports sexuels, tandis que l’autre est plus soumis. L’acronyme BDSM est divisé en plusieurs catégories :

• Bondage : restriction de la liberté de mouvement d’un partenaire, par exemple à l’aide de cordes, de menottes, d’un collier ou d’autres accessoires.
• Discipline : Règles et punitions convenues permettant à un partenaire dominant d’exercer un contrôle sur un partenaire soumis.
• Domination : L’acte de montrer sa domination physique sur un partenaire, que ce soit pendant les rapports sexuels ou en dehors de la chambre à coucher.
• Soumission : L’acte de se soumettre aux actions et aux souhaits du partenaire dominant.
• Sadisme et masochisme (sado-maso ou sadomasochisme) : Plaisir qu’un partenaire peut ressentir en infligeant une douleur (sadisme) ou en recevant une douleur (masochisme), qu’elle soit physique ou émotionnelle.

Si ces catégories sont les plus larges, il n’y a pas une seule façon de pratiquer le BDSM. Les différents types de pratiques bdsm peuvent inclure le jeu de pouvoir, le jeu de rôle, le jeu de douleur, le bondage, le jeu de cire, l’edging, la privation sensorielle ou l’humiliation.

Bien que certaines personnes pensent que le BDSM est “pervers”, il tient plutôt de l’érotisme. Dans certains cas, il n’est pas nécessaire d’avoir des relations sexuelles. Les connotations mentales de certains actes sont plus excitantes que le début d’un acte menant à des relations sexuelles. La perversion n’est donc pas une notion omniprésente dans le bdsm.

De nombreuses pratiques spécifiques des couples qui s’adonnent au BDSM sont réalisées dans le cadre de relations neutres et mutuellement consenties. L’accent mis sur le consentement de part et d’autre est d’une importance capitale lors de la réalisation d’un acte BDSM, car celui-ci implique souvent divers degrés de douleur, de contrainte physique et de servitude.

Attacher son/sa partenaire, lui donner une fessée, lui passer une chaîne autour du cou et l’obliger à se déplacer à quatre pattes ne sont que quelques exemples d’un large éventail d’activités BDSM. Bien que ces activités puissent être considérées comme “perverses” parce qu’elle peuvent inclure de la torture, n’oubliez pas que si ce genre de choses ne vous convient pas mais que vous souhaitez tout de même explorer, il existe toute une autre gamme de fétichisme et de perversité : des préférences pour des odeurs ou des tissus particuliers et des formes de jeu qui ne tournent pas autour de l’échange de pouvoir.

Le bdsm en France est encore considéré comme tabou, tout comme le sexe en général. Cela peut être rapidement assimilé au porno ou à la prostitution, à tord. Mais les mentalités ont tendance à changer, notamment avec les nouvelles générations. On parle de faire l’amour entre adultes consentants d’une manière fetish et sadique, plus sévère que sensuelle, plus perverse que passionnelle.

Comment le BDSM fonctionne dans les relations ?

Pratiquer le sexe BDSM dans une relation peut être agréable pour les deux personnes. Le début de cette pratique sexuelle dans un couple peut provenir d’un fantasme de l’un des deux partenaires, voire des deux. De nombreuses personnes qui pratiquent le BDSM y voient une forme de libération, une exploration de la confiance ou un espace pour réaliser des fantasmes de soumission, de vulnérabilité et de contrôle.

C’est une pratique qui permet d’avoir une vie sexuelle pleinement épanouie lorsque la routine s’est installée dans un couple et que les partenaires ont le besoin de pimenter leurs ébats et se stimuler à travers d’autres pratiques.

Pratiquer le BDSM peut réduire le stress et améliorer l’humeur. La pratique sado-masochiste peut également favoriser les sentiments d’intimité entre les partenaires. Dans une relation à deux, l’un joue généralement le rôle de dominant, infligeant des sévices et punitions, tandis que l’autre joue le rôle de soumis. Un “switch” est une personne qui passe du rôle de dominant à celui de soumis, en fonction du partenaire et du contexte.

Cette dynamique de domination et de soumission est souvent appelée dynamique du haut et du bas. Bien que le partenaire dominant soit généralement celui qui prend le contrôle dans les fessées, le fouet ou d’autres scénarios sexuels, le soumis peut également garder le contrôle en exigeant du dominant qu’il joue certains rôles ou qu’il insiste pour changer de rôle.

Consentement : étape primordiale au BDSM

La partie la plus importante des relations sexuelles BDSM est l’acte de consentement. Les partenaires doivent toujours s’assurer d’être consentants et définir des limites claires. Ces limites peuvent être définies dans un contrat, un accord verbal ou une conversation plus décontractée sur les désirs et les limites.

Bien que les besoins de chacun soient différents, nous vous conseillons de négocier correctement et utilement avec votre partenaire. Cherchez d’abord à comprendre, puis à vous faire comprendre. Posez des questions et écoutez sincèrement les réponses de votre partenaire. Cherchez à comprendre ses véritables motivations et ses limites.

Ne vous fiez pas au consentement implicite

Si vous ne vous fiez qu’au consentement implicite, vous risquez de faire des erreurs d’interprétation. Vous ne pouvez pas compter sur le fait que quelqu’un puisse lire dans vos pensées, pas plus que vous ne devez supposer que vous pouvez lire dans les siennes. Cultiver la connaissance mutuelle de soi et une bonne communication sont les clés d’une expérience réussie et valorisante.

Soyez prêt à parler honnêtement de vos désirs et de vos limites

N’ayez pas peur d’avoir une conversation franche et honnête sur vos désirs, vos limites et votre consentement avec votre partenaire. Il est important de connaître le point de vue de votre partenaire sur le BDSM et sa philosophie en matière de consentement.

N’oubliez pas que le consentement va dans les deux sens. Il est important que toutes les personnes impliquées expriment explicitement et honnêtement leurs attentes, leurs limites et leur expérience. Veillez à discuter de tous ces points à l’avance, surtout si vous êtes nouveaux dans la pratique.

Prendre le temps de négocier une séance et comprendre les désirs et les attentes de votre partenaire peut être très excitant et peut mener à une connexion profonde. Parfois, les négociations peuvent être aussi satisfaisantes que la séance elle-même !

Que signifie être dominant.e ?

Aux prémices de votre expérience de BDSM, vous devez d’abord décider entre vous qui va assumer le rôle de dominant et qui va jouer le rôle de soumis. Il est très important que vous échangiez et jouiez tous les deux les deux rôles afin que vous puissiez tous les deux faire l’expérience de contrôler votre destin sexuel commun. Tout simplement, le dominateur ou la dominatrice fera preuve d’habileté et de puissance et contrôlera le soumis.

Dans le BDSM, on parle souvent de relation « dominant/soumis ». Le partenaire dominant est celui qui donne la fessée, le bondage, ou la cravache, et le soumis est la personne qui reçoit ces châtiments. Le soumis peut aussi être le partenaire le plus dominant en exigeant du dominant qu’il accomplisse certains actes de son choix et même en insistant pour inverser les rôles.

La relation « dominant/soumis » peut aussi être appelée « actif/passif », « maître/esclave » selon les préférences et les conventions de la communauté BDSM. Il est important de se rappeler que ces termes sont des descriptions de rôles ou de préférences et ne doivent pas être utilisés pour juger ou stigmatiser les pratiques sexuelles de quelqu’un d’autre.

Que signifie être soumis.e ?

La position du soumis est une position de confiance et d’apprentissage. Il s’agit de céder les rênes de son esprit et de son corps et de permettre à son partenaire de les prendre entièrement. Si la soumission consiste à renoncer au contrôle, le soumis peut tout de même donner son avis lors de la pratique voire même inverser les rôles.

Une personne soumise doit toujours s’attendre à un certain niveau d’équilibre et être capable de guider les rapports sexuels dans les limites de ses propres désirs, sans pression pour les dépasser. De nombreuses personnes ayant des désirs de soumission sexuelle s’inquiètent de l’effet que cela peut avoir sur leur vie quotidienne.

En fait, en vous soumettant à votre partenaire dans la chambre à coucher, vous pourrez vous prouver le contraire. Il est extrêmement fréquent que des personnes sûres d’elles et socialement dominantes réalisent leurs fantasmes de soumission sexuelle.

Il est important de rappeler qu’en adoptant un rôle sexuellement soumis, vous ne donnez pas carte blanche à votre partenaire pour vous utiliser comme bon lui semble. Si certains couples choisissent de vivre une relation dominant/soumis 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, toutes les personnes qui ont des désirs de soumission sexuelle ne suivent pas toujours ce rythme.

Si vous vous sentez mal à l’aise

Si, à n’importe quel moment d’une relation sexuelle ou d’un jeu BDSM, vous avez l’impression que votre partenaire profite de votre soumission, vous devez lui dire ce que vous ressentez. C’est à vous de fixer les limites de votre jeu sexuel autant qu’à votre partenaire, soumis à la domination ou non, et si vous n’êtes pas satisfait d’une partie du jeu, il est indispensable d’en parler et de stopper la pratique en cas de problème.

Les règles de communication

Mot de passe

En raison de la nature intense de certaines scènes BDSM, il est également important d’introduire un mot de passe. Si l’un des partenaires n’est pas à l’aise avec une partie de l’expérience, il peut prononcer ce mot pour arrêter l’acte en cours, ou arrêter complètement la relation sexuelle. Il peut s’agir d’un mot qui n’a rien à voir avec le sexe, comme “pomme”, mais l’important est que vous conveniez tous les deux que le fait d’entendre ou de prononcer le mot de passe que vous avez choisi signifie que toute activité doit cesser jusqu’à ce que la situation soit résolue.

Les couleurs à travers des feux de signalisation

Une autre façon de négocier les limites est d’utiliser le système des feux tricolores. Chaque couleur indique ce que le partenaire ressent et ce qu’il veut.

• Rouge : signifie « stop ». En disant cela, vous indiquez à votre partenaire que vous voulez qu’il arrête immédiatement tout ce qu’il est en train de faire. Il doit être utilisé lorsque vous n’êtes pas à l’aise, que les choses deviennent trop importantes ou que vous n’êtes plus d’accord.
• Jaune (ou orange) : signifie « ralentissez ». Même si vous aimez ce qu’il se passe, vous indiquez à votre partenaire de ralentir, soit en raison d’une gêne physique, soit parce que vous avez atteint une limite.
• Vert : signifie “vas-y”. Utilisez le vert si vous aimez ce que fait votre partenaire, si vous vous sentez totalement à l’aise et si vous voulez qu’il continue.

Avant de vous engager dans des formes plus intenses de jeu érotique, comme l’utilisation de fouets, harnais, de techniques de bondage avancées ou de jouets sexuels, il est conseillé de vous familiariser avec ces pratiques sado-masochistes en suivant des cours, en lisant des livres ou en vous informant auprès de spécialistes et par exemple de sexothérapeutes.

Enfin, les partenaires participant à des relations sexuelles BDSM peuvent pratiquer ce que l’on appelle l’aftercare. Il s’agit de prendre soin l’un de l’autre après une scène, notamment en se faisant des câlins, en s’hydratant, en prenant une douche ensemble ou en pratiquant une autre activité apaisante.

Il peut également s’agir d’une discussion sur ce qui a fonctionné, sur ce qui n’a pas fonctionné et sur les sentiments de chaque partenaire. Ce débriefing post-sexe peut aider à protéger les participants sur le plan physique, mental et émotionnel.

Comment explorer le sexe BDSM ?

Si vous souhaitez essayer le sexe BDSM, il existe des pratiques BDSM “légères” qui peuvent constituer un bon point de départ pour les débutants. Il peut s’agir de :

• Tirer les cheveux
• Utiliser des jouets érotiques comme les menottes
• Utiliser un foulard ou une cravate
• Bander les yeux
• Tester la fessée
• Faire un jeu de rôle

Le plus important est de communiquer avec votre partenaire au sujet de vos désirs. Le BDSM comprend un large éventail d’activités et de dynamiques sexuelles, et chaque personne abordera le sexe BDSM différemment. Soyez honnête avec votre partenaire sur ce que vous recherchez et ce avec quoi vous êtes à l’aise.

Jouets sexuels BDSM pour débutants

Nous suggérons aux couples débutants de laisser de côté les accessoires et toute forme de sextoy pour les toute premières fois et de se concentrer entièrement l’un sur l’autre. Utiliser une tenue sexy est une bonne base dans la pratique. Dès que vous êtes à l’aise, vous pouvez ajouter quelques toys à vos pratiques.

La popularité des accessoires BDSM est montée en flèche au cours des dernières années, et notamment suite à la sortie du fameux film « Cinquante Nuances de Grey » qui était d’abord adapté en romans. Si vous décidez d’utiliser des sextoys et accessoires BDSM, vous avez le choix entre une multitude de produits.

Commencez par une privation sensorielle

Commencez par priver votre partenaire de certains sens. L’utilisation d’un bandeau empêche le porteur de voir ce qui se passe et les menottes l’empêchent de bouger. Cette privation sensorielle – qui est bien sûr l’un des aspects les plus intéressants et les plus importants du bondage – peut être un peu déstabilisante pour les débutants en BDSM.

C’est pourquoi il est bon d’y aller doucement, de prendre régulièrement des nouvelles de l’autre et, après une séance, de réfléchir ensemble à ce que l’on ressent. Aller doucement si nécessaire et être conscient des besoins de chacun est un aspect crucial du BDSM.

Kits de BDSM et de bondage pour débutants

Un kit de bondage simple est un excellent moyen de commencer, car il est fourni avec des jouets érotiques pour débutants qui sont parfaits pour expérimenter et ne sont pas trop intimidants à utiliser. Prendre son temps et passer aux vitesses supérieures ne rassure pas seulement le partenaire, c’est aussi une façon très excitante de l’amener à un niveau d’excitation encore plus élevé. Une fois les bases acquises, vous aurez tout le temps de faire un donjon.

Prendre du plaisir

Nous tenons à vous rappeler qu’il s’agit d’un jeu. Si vous vous essayez au bdsm, vous cherchez probablement à vous amuser en explorant quelque chose que vous n’avez jamais essayé auparavant et il est important de se rappeler que, comme pour toutes les bonnes choses qui se passent dans votre vie intime, la priorité absolue doit être exactement ça : prendre du plaisir.

La pratique doit permettre d’atteindre des orgasmes puissants. L’acte en tant que tel a pour objectif de ressentir une jouissance de part et d’autre de la relation. Même si l’orgasme ne peut pas être garanti, il est le but ultime.

Pour s’amuser et éprouver du plaisir sexuel, il est préférable d’être détendu et de toujours respecter son/sa partenaire. N’oubliez pas que vous pouvez toujours vous arrêter à tout moment si vous ne vous sentez pas à l’aise.

Conseils de sécurité        

Nous vous rappelons également que la chose la plus importante à apprendre lorsque l’on débute dans le bdsm, quelle que soit la pratique, est la sécurité. Prenez les mesures nécessaires pour assurer votre sécurité. Investissez-vous sérieusement dans l’apprentissage des techniques de base. Quels que soient vos objectifs, nous recommandons toujours une méthode d’apprentissage lente et sans pression afin de s’assurer que les bases soient bien comprises et maîtrisées des deux côtés avant de passer à des exercices plus techniques.

Une bonne communication avec votre partenaire avant, pendant et après chaque séance est également cruciale pour une pratique plus sûre. Jouir pendant la pratique bdsm est un processus qui peut être très rapide comme très long. Tout dépend comment vous vous y prenez et tout dépend des ressentis de chacun.

Bien sûr, il y aura toujours un certain risque à jouer avec des cordes, mais si vous vous renseignez bien et que vous prenez le temps, vous devriez être en mesure d’atténuer les conséquences et de créer une expérience amusante et enrichissante. Encore une fois, il est important de bien évaluer les risques en communiquant de manière claire et précise avec votre partenaire. Confiance et communication sont les deux mots à retenir.

SOURCES

Gode is Love applique des directives strictes en matière de sources d’information et s’appuie sur des livres et sites web de professionnels du secteur, et des études évaluées par des pairs, des instituts de recherche universitaires et des associations médicales.

Voici les sources que nous avons utilisé pour la rédaction de cet article :

• “The New Topping Book” – Livre de Dossie Easton et Janet W. Hardy
• “The New Bottoming Book” – Livre de Dossie Easton et Janet W. Hardy
• “SM 101: A Realistic Introduction” – Livre de Jay Wiseman
• “Screw the Roses, Send Me the Thorns: The Romance and Sexual Sorcery of Sadomasochism” – Livre de Philip Miller et Molly Devon
• “Psychological characteristics of BDSM practitioners” – Etude publiée en 2013 dans le Journal of Sexual Medicine
• “Demographic and psychosocial features of participants in bondage and discipline, “sadomasochism” or dominance and submission (BDSM)” – Etude publiée dans le Journal of Sexual Medicine
• “Differences and similarities between gay and straight individuals involved in the sadomasochistic subculture” – Etude publiée dans le Journal of Homosexuality

• “A BDSM Beginner’s Guide to Subspace” – Article sur le site Healthline, 2021

• “A Beginner’s Guide to BDSM and Dom/sub”, Article sur le site Dom Sub Living

• “Are You Curious About BDSM?” – Article sur le site Psychology Today, 2021